L’intelligence artificielle (IA) redéfinit l’économie mondiale en transformant profondément le marché du travail. Selon le Forum économique mondial (FEM), 170 millions de nouveaux emplois pourraient voir le jour d’ici 2030, contre 92 millions supprimés, soit un solde net de 78 millions de postes créés. Néanmoins, 41 % des grandes entreprises envisagent de réduire leurs effectifs en automatisant certaines tâches. Une transition majeure se profile, entre opportunités et défis.
Les métiers techniques en pleine expansion
Le rapport 2025 sur l’avenir des emplois, issu d’une enquête menée auprès de 1 000 entreprises dans 55 pays représentant plus de 14 millions de salariés, met en avant des transformations majeures. Parmi les métiers en forte croissance figurent les spécialistes des grandes données, les ingénieurs FinTech, les experts en apprentissage automatique et les développeurs d’applications. Ces professions incarnent l’expansion de la technologie algorithmique, essentielle pour soutenir la compétitivité des entreprises.
En revanche, certains métiers traditionnels sont en déclin. Les secrétaires de direction, les employés des services postaux, ou encore les graphistes, subissent les effets de l’automatisation et des avancées de l’IA générative. Le rapport souligne que cette mutation ne vise pas uniquement à remplacer les humains par des machines, mais à renforcer la collaboration homme-machine.
Former pour accompagner la transition
Face à ce bouleversement, 77 % des entreprises prévoient de mettre en place des programmes de formation pour préparer leurs employés aux outils et processus liés à l’IA. Par ailleurs, 70 % des organisations envisagent de recruter des spécialistes capables de développer ces technologies, tandis que 62 % recherchent des talents déjà formés.
Cette montée en compétences est essentielle pour éviter une fracture sociale. Toutefois, 41 % des entreprises sondées anticipent une réduction de leurs effectifs, principalement dans les postes où l’automatisation peut être déployée. Une approche qui doit être équilibrée avec des stratégies de red éploiement interne : 47 % des entreprises prévoient de redéployer les employés affectés vers de nouveaux rôles, limitant ainsi les impacts négatifs de ces transformations.
Un marché en pleine mutation : des défis et des promesses
Malgré les suppressions d’emplois anticipées, les opportunités de création de postes dans des secteurs émergents restent nombreuses. L’essor des véhicules autonomes, des spécialistes de l’Internet des objets ou encore des designers UX/UI illustre la diversité des besoins futurs. Cette évolution nécessite une adaptation rapide des compétences, tant sur le plan technique qu’humain.
Les qualités humaines, ou « soft skills », telles que la résilience cognitive, la pensée critique et l’agilité, joueront un rôle clé. Ces compétences, combinées à une expertise technique, permettront aux employés et aux entreprises de prospérer dans un contexte de changement rapide.
Vers un avenir inclusif et équilibré
Alors que l’IA pourrait générer un solde net de 78 millions d’emplois d’ici 2030, son impact global dépendra fortement des politiques publiques et des stratégies d’adaptation des entreprises. Sam Altman, PDG d’OpenAI, a proposé la mise en place d’un revenu universel de base pour répondre aux inégalités potentielles engendrées par cette révolution technologique. Une idée qui, bien que controversée, reflète une prise de conscience des enjeux sociaux majeurs.
Les entreprises doivent, de leur côté, adopter une approche proactive. Investir dans la formation, favoriser la mobilité interne et accompagner les transitions professionnelles seront indispensables pour limiter les fractures sociales. Le succès de cette transformation ne repose pas uniquement sur les avancées technologiques, mais également sur la capacité des institutions et des acteurs économiques à orchestrer une transition juste et inclusive.
