La Chine a enregistré en 2024 des résultats historiques dans le commerce extérieur, avec une augmentation notable de ses exportations. Toutefois, les perspectives économiques restent incertaines, alors que les tensions commerciales avec les États-Unis et l’Union européenne s’intensifient.
Des résultats commerciaux à des sommets historiques.
Les exportations chinoises ont atteint 25.450 milliards de yuans (environ 3.400 milliards d’euros) en 2024, soit une augmentation de 7,1 % par rapport à l’année précédente. Les importations, de leur côté, ont progressé de 2,3 %, totalisant 18.390 milliards de yuans (environ 2.390 milliards d’euros). Ces performances ont permis au commerce extérieur chinois d’atteindre un total de 43.850 milliards de yuans (environ 5.841 milliards d’euros), consolidant la position de la Chine comme première puissance mondiale dans le commerce de marchandises.
En décembre, les exportations ont bondi de 10,7 % sur un an, dépassant largement les prévisions des analystes, qui tablaient sur une augmentation de 7,5 %. Cette dynamique est attribuée à une anticipation des entreprises étrangères, qui ont accéléré leurs commandes pour éviter de potentielles hausses des droits de douane sous l’administration Trump, prévue pour janvier 2025.
Un climat commercial mondial tendu.
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche ravive les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Le président américain a promis d’imposer des droits de douane allant jusqu’à 60 % sur les importations chinoises. Ces mesures pourraient porter un coup dur aux exportations chinoises, qui représentent un pilier essentiel de sa croissance économique. « Une telle politique tarifaire pourrait fragiliser durablement les exportations chinoises », selon Zichun Huang, économiste chez Capital Economics.
En parallèle, les relations avec l’Union européenne se sont également complexifiées
L’Union européenne a imposé des droits de douane pouvant atteindre 45,3 % sur les véhicules électriques chinois, provoquant une réplique de Pékin, qui a lancé des enquêtes antidumping sur certains produits européens, tels que le brandy. Ces tensions commerciales viennent ajouter un poids supplémentaire à une économie chinoise déjà confrontée à des défis structurels et une demande intérieure en berne.
Des mesures économiques pour amortir les chocs.
Pour faire face à ces turbulences, Pékin a mis en œuvre une série de mesures en 2024. Parmi elles, une réduction des taux d’intérêt, une augmentation des investissements publics et un relèvement du plafond d’endettement des gouvernements locaux. Ces initiatives visent à stimuler l’économie et à compenser les effets potentiels d’une baisse des exportations dans un contexte international tendu.
Cependant, les experts appellent à une approche plus audacieuse. Selon Kristalina Georgieva, directrice du FMI, « la Chine doit rééquilibrer son modèle économique pour réduire sa dépendance aux exportations et aux investissements, et renforcer la consommation intérieure ». Le FMI prévoit une croissance de 4,8 % pour la Chine en 2024, un chiffre légèrement inférieur à l’objectif officiel du gouvernement fixé à environ 5 %.
Vers une diversification et une modernisation du commerce.
Malgré les tensions, la Chine continue de diversifier ses échanges commerciaux. En 2024, elle a élargi son « cercle d’amis » en devenant un partenaire commercial clé de plus de 150 pays et régions. La montée en puissance du commerce électronique transfrontalier et des produits à haute valeur technologique a également contribué à renforcer la compétitivité chinoise sur le marché mondial.
En décembre, l’excédent commercial de la Chine a atteint 99,8 milliards de dollars (environ 91,5 milliards d’euros), contre 97,4 milliards de dollars le mois précédent. Ces chiffres témoignent de la résilience de l’économie chinoise, malgré les défis géopolitiques et économiques.
Une année 2025 sous haute surveillance.
Alors que l’année 2025 débute sous le signe de l’incertitude, la Chine devra relever des défis majeurs sur les plans intérieur et extérieur. Les tensions commerciales avec les États-Unis et l’Union européenne, combinées à une croissance économique qui ralentit, obligent Pékin à redoubler d’efforts pour stabiliser son économie. Les politiques visant à stimuler la consommation intérieure et à moderniser les infrastructures économiques seront essentielles pour maintenir son élan.
Avec des records d’exportations atteints en 2024, la Chine a prouvé sa capacité à rester un acteur central du commerce mondial. Toutefois, les menaces tarifaires et les rivalités économiques pourraient limiter ses ambitions si des réformes structurelles profondes ne sont pas mises en œuvre rapidement. L’année à venir s’annonce comme un véritable test pour le géant asiatique.
