L’Éthiopie se positionne comme un leader mondial du minage de Bitcoin grâce à l’énergie renouvelable issue du Grand Barrage de la Renaissance. En 2024, le pays a généré 1 milliard de dollars grâce à cette activité, représentant 18 % de ses revenus nationaux. Une initiative qui associe développement économique, électrification rurale et durabilité environnementale.
Une révolution verte : le rôle du Grand Barrage de la Renaissance
À l’origine de cette transformation se trouve le Grand Barrage de la Renaissance (GERD), la plus grande infrastructure hydroélectrique d’Afrique. Avec une capacité de production de 6 gigawatts, le GERD génère une énergie propre et bon marché, évaluée à seulement 3,2 centimes par kilowattheure. Cette énergie, utilisée en grande partie pour le minage de Bitcoin, a permis à l’Éthiopie d’atteindre 2,5 % du hashrate mondial, soit une position de leader sur le continent.
En 2024, l’Éthiopie a signé des accords avec 25 entreprises de minage, générant plus de 55 millions de dollars en revenus directs pour Ethiopian Electric Power (EEP). Ces fonds ont été réinvestis dans le développement d’infrastructures électriques, comme la construction de lignes de transmission pour électrifier les zones rurales et connecter des millions d’Éthiopiens à l’électricité.
Des bénéfices économiques et environnementaux majeurs
Le minage de Bitcoin a permis de diversifier l’économie éthiopienne, traditionnellement dominée par l’agriculture. En exploitant l’énergie excédentaire qui, auparavant, était sous-utilisée, le pays a transformé un surplus énergétique en un actif numérique rentable. Cette stratégie a également attiré des investisseurs internationaux, notamment des entreprises comme Bitmain et BIT Mining, qui ont investi dans des opérations de minage à grande échelle.
Contrairement aux critiques souvent soulevées à l’encontre de l’industrie du Bitcoin pour son empreinte carbone, l’approche éthi opienne repose sur une énergie entièrement renouvelable. Cela réduit considérablement son impact environnemental, tout en démontrant qu’il est possible de conjuguer innovation technologique et développement durable. En effet, le minage de Bitcoin en Éthiopie utilise principalement des appareils de génération intermédiaire, comme les Bitmain S19J Pro, qui consomment moins d’énergie et sont plus accessibles que les équipements de pointe.
L’effet domino en Afrique : un modèle pour tout le continent
Inspirés par le succès éthiopien, d’autres pays africains commencent à explorer le potentiel du minage de Bitcoin. Le Kenya, par exemple, s’associe à des initiatives comme Gridless pour développer des micro-réseaux alimentés par des sources d’énergie verte, tels que l’hydroélectricité et la biomasse. Dans le même temps, le parc national de Virunga en République démocratique du Congo utilise le minage de Bitcoin pour financer des projets de conservation environnementale.
Ces initiatives illustrent comment le minage de Bitcoin peut être intégré dans des stratégies plus larges de développement durable en Afrique. Non seulement ces projets apportent des revenus supplémentaires, mais ils contribuent également à électrifier des communautés rurales, créer des emplois et renforcer les infrastructures locales.
Perspectives pour 2025 : une croissance attendue
Avec le Grand Barrage de la Renaissance qui tourne actuellement à 30 % de sa capacité totale, le potentiel de croissance est immense. Les revenus issus du minage de Bitcoin en Éthiopie pourraient dépasser les 100 millions de dollars par an dans les années à venir, accélérant ainsi l’extension des infrastructures électriques rurales et urbaines.
Par ailleurs, des pays comme le Nigeria envisagent d’exploiter des sources d’énergie renouvelable, telles que les gaz torchés, pour lancer leurs propres opérations de minage. Cette tendance pourrait transformer l’Afrique en un acteur majeur de l’industrie mondiale du Bitcoin, tout en offrant une solution aux défis énergétiques et économiques auxquels le continent est confronté.
Ethiopie montre la voie : en exploitant ses ressources naturelles de manière durable, le pays combine innovation technologique et progrès socio-économique. Ce modèle pourrait bien redéfinir le rôle de l’Afrique dans l’économie numérique mondiale, tout en offrant des solutions concrètes aux défis locaux tels que l’électrification rurale et la création d’emplois.
Au-delà du Bitcoin : un levier pour le développement économique et social
Les retombées économiques du minage de Bitcoin en Éthiopie ne se limitent pas à l’industrie technologique. Les revenus générés sont également réinvestis dans des projets cruciaux pour le développement national, notamment dans l’éducation, la santé et les infrastructures. Cette diversification économique permet au pays de réduire sa dépendance aux secteurs traditionnels et de renforcer sa résilience face aux chocs économiques mondiaux.
En outre, l’intégration du minage de Bitcoin dans les stratégies énergétiques nationales offre une feuille de route pour d’autres nations en développement. En associant blockchain et énergie renouvelable, l’Éthiopie prouve qu’il est possible d’utiliser les technologies émergentes pour répondre à des besoins fondamentaux, tout en favorisant la durabilité environnementale.
Un avenir prometteur pour l’Afrique numérique
Alors que le continent africain continue de s’imposer comme un acteur clé de la fintech et de l’économie numérique, l’exemple éthiopien pourrait servir de catalyseur pour une adoption plus large des technologies de blockchain et des énergies renouvelables. Avec une population jeune, un accès croissant aux smartphones et un besoin urgent d’électrification, l’Afrique dispose des conditions nécessaires pour devenir un leader mondial dans l’innovation technologique verte.
En 2025, on peut s’attendre à voir davantage de pays africains embrasser le potentiel du minage de Bitcoin pour répondre à leurs défis énergétiques et économiques. Si ces initiatives sont bien gérées, elles pourraient transformer le continent en une puissance numérique et énergétique, tout en stimulant le développement durable pour des millions de personnes.
