mercredi 8 janvier 2025
IA

OpenAI en difficulté : le plan ChatGPT Pro à 200 € par mois fait perdre de l’argent

Alors que le plan ChatGPT Pro, facturé 200 € par mois, devait propulser OpenAI vers la rentabilité, il s’avère être une source de pertes financières. Selon Sam Altman, PDG de l’entreprise, une utilisation beaucoup plus intense que prévu par les abonnés pousse OpenAI à repenser son modèle économique.

Un abonnement premium, mais coûteux pour OpenAI.

ChatGPT Pro, promettait une expérience enrichie pour ses utilisateurs. Moyennant 200 € par mois, les abonnés bénéficient d’un accès à une version améliorée du modèle d’intelligence artificielle « o1 Pro », ainsi que de la levée des limites sur plusieurs outils, tels que le générateur vidéo Sora. Cependant, Sam Altman a récemment déclaré sur X (anciennement Twitter) que ce service coûte actuellement plus qu’il ne rapporte. « Nous perdons actuellement de l’argent sur les abonnements Pro d’OpenAI car les utilisateurs l’utilisent beaucoup plus que nous l’avions anticipé », a-t-il affirmé.

Altman a également assumé être à l’origine de la fixation du prix initial, pensant que ce dernier suffirait à générer des bénéfices : « J’ai choisi le prix personnellement et je pensais que nous allions faire de l’argent. »

Des pertes financières malgré des investissements colossaux.

Depuis sa création, OpenAI a levé environ 20 milliards d’euros en financements. Pourtant, l’entreprise peine à atteindre la rentabilité. En 2023, OpenAI aurait accusé une perte de 5 milliards d’euros, avec des revenus estimés à 3,7 milliards d’euros. Parmi les dépenses majeures figurent les coûts liés au personnel, au loyer des bureaux et à l’entraînement massif de ses modèles d’intelligence artificielle.

ChatGPT, en particulier, a été un gouffre financier, coûtant à un moment donné jusqu’à 700 000 € par jour pour son fonctionnement. Ces chiffres illustrent les défis financiers complexes auxquels OpenAI est confrontée, malgré le succès populaire de ses outils d’intelligence artificielle.

Une réorganisation et des hausses de prix envisagées.

Face à ces pertes, OpenAI prévoit une restructuration de son organisation pour attirer davantage d’investissements. Actuellement supervisée par un conseil d’administration à but non lucratif, l’entreprise envisage de se transformer en une structure plus orientée vers le profit, une décision qui suscite des critiques, notamment de la part d’Elon Musk, l’un des cofondateurs d’OpenAI. Musk, désormais dirigeant de sa propre entreprise d’intelligence artificielle, xAI, a qualifié cette transition de « non conforme » avec les objectifs initiaux d’OpenAI.

Pour améliorer sa viabilité financière, OpenAI envisage également d’augmenter le tarif de ses abonnements, y compris celui de ChatGPT Pro. Sam Altman a laissé entendre que des modèles de tarification basés sur l’usage pourraient également être explorés. L’entreprise affiche par ailleurs des projections optimistes, avec des revenus espérés de 11,6 milliards d’euros en 2024 et jusqu’à 100 milliards d’euros en 2029, rivalisant ainsi avec des géants comme Nestlé.

Un avenir incertain mais prometteur.

Malgré les défis financiers, OpenAI continue de croître. Selon Altman, le nombre d’utilisateurs actifs hebdomadaires est passé de 100 millions à plus de 300 millions en deux ans, un signe de l’adoption massive de ses technologies. « Nous avons mis au monde des technologies que les gens aiment vraiment et qui résolvent des problèmes réels », a-t-il déclaré dans un billet récent.

Pour maintenir cette croissance et répondre aux attentes des investisseurs, l’entreprise devra non seulement ajuster sa stratégie tarifaire, mais également gérer la concurrence croissante dans le domaine de l’intelligence artificielle. Reste à voir si ces mesures seront suffisantes pour garantir la pérennité et la rentabilité à long terme d’OpenAI.

Passionné par l'innovation technologique et les marchés financiers, Alex Martin décrypte les tendances qui façonnent notre avenir. Avec plus de 10 ans d'expérience en analyse économique et un regard aiguisé sur les révolutions numériques, il…