Alors que la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) s’efforce d’imposer de nouvelles mesures de conformité aux investisseurs majeurs dans les banques moyennes, un débat s’intensifie autour de l’efficacité et de la nécessité de ces règles. La confrontation avec BlackRock, un gestionnaire d’actifs influent, souligne les tensions entre régulation et investissement. Quel impact ces mesures auront-elles sur le paysage bancaire et les opportunités d’investissement ?
Un conflit de régulation : la FDIC et BlackRock en désaccord
La Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) pousse pour l’adoption de mesures de conformité additionnelles visant les investisseurs détenant des parts significatives dans les petites et moyennes banques. Ce projet s’accompagne d’une date limite repoussée au 31 mars, malgré la résistance de BlackRock, qui propose un accord alternatif. Le cœur du problème réside dans la redondance réglementaire. En effet, la Réserve fédérale, juridiquement habilitée à être le principal régulateur des compagnies bancaires, applique déjà des règles similaires pour les gestionnaires d’actifs possédant plus de 10 % de parts.
Ces règles interdisent toute influence sur les politiques de gestion, y compris les décisions concernant les augmentations de capital et les fusions. L’initiative de la FDIC de doubler cette supervision créée des coûts de conformité inutiles pour les banques de taille moyenne, tout en freinant les investissements. D’après un rapport de juin 2024 de l’Independent Community Bankers of America, plus de 90 % des banquiers communautaires estiment que l’environnement réglementaire actuel est plus difficile qu’il y a cinq ans, avec 71 % citant les facteurs réglementaires comme un défi majeur.
Impact économique et perspectives d’investissement
L’ajout des mesures proposées par la FDIC pourrait aggraver les défis auxquels font face les banques communautaires, essentielles au financement des petites entreprises aux États-Unis. Ces institutions sont déjà sous pression en raison de la lourdeur des exigences réglementaires. Historiquement, permettre aux sociétés d’investissement de détenir passivement des actifs clients dans les banques sans exercer de contrôle a favorisé l’investissement en capital dans ces institutions. Cela profite non seulement aux banques, mais aussi aux millions d’Américains s’appuyant sur des stratégies d’investissement diversifiées pour atteindre leurs objectifs financiers.
En introduisant des obstacles réglementaires décourageant de tels investissements, la FDIC risque de déstabiliser un système qui a soutenu la croissance économique, la stabilité financière et des rendements solides pour les retraités futurs. Les acteurs majeurs du secteur, comme BlackRock, Vanguard et State Street, ont déjà montré leur volonté de s’adapter sans intervention gouvernementale. L’initiative “Voting Choice” de BlackRock permet aux investisseurs de participer au processus de vote par procuration, tout en offrant plus d’options de conseil en vote par procuration. De même, Vanguard a élargi ses options de vote par procuration en 2024 et signé un accord contrôlé avec la FDIC.
Alternatives et solutions envisagées
Ces efforts volontaires soulignent que les solutions dictées par le marché peuvent répondre aux préoccupations concernant l’influence des actionnaires sans recourir à une réglementation lourde. State Street, cependant, est classée comme une banque et est soumise à des règles différentes, ce qui rend les mesures de la FDIC inutiles dans son cas, révélant une incohérence flagrante qui met en lumière les sous-entendus politiques de cette proposition.
La persistance de la FDIC dans ces mesures semble moins axée sur la protection du système financier et davantage sur une posture politique en fin de mandat de l’administration Biden. Avec l’arrivée de l’administration Trump, l’accent est mis sur des solutions pragmatiques pour rationaliser les réglementations financières. Des alternatives telles que la modification des structures de vote, l’exigence pour les gestionnaires d’actifs de renoncer aux droits de vote ou de permettre aux investisseurs individuels de conserver leurs droits de vote pourraient atteindre les objectifs de la FDIC sans dupliquer la supervision de la Réserve fédérale.
Le régime réglementaire actuel offre déjà des garanties et une transparence robustes. Le rôle établi de la Réserve fédérale assure que les gestionnaires d’actifs restent des investisseurs passifs tout en maintenant la responsabilité, un système qui s’est avéré efficace. Introduire des couches supplémentaires de supervision ne fait qu’affaiblir ce cadre, en éloignant potentiellement les investisseurs qui jouent un rôle crucial dans la santé financière des petites et moyennes banques. En fin de compte, il est essentiel de trouver un équilibre entre la régulation nécessaire pour protéger le système financier et la flexibilité requise pour encourager l’investissement et la croissance économique.