Les marchés financiers ont connu une année 2024 marquée par des performances remarquables de Wall Street, une envolée des cryptomonnaies et des tendances dictées par l’intelligence artificielle, tandis que l’Europe et la Chine peinaient à suivre le rythme. Retour sur les faits marquants.
Wall Street en tête : une domination américaine renforcée.
2024 restera dans les annales comme l’année où Wall Street a consolidé sa domination mondiale. Porté par des géants technologiques tels que Nvidia et Tesla, le marché américain a enregistré des records impressionnants. L’indice S&P 500, soutenu par une hausse de plus de 30 % des valeurs technologiques, a clôturé l’année proche de son plus haut historique. Nvidia, leader de l’intelligence artificielle, a vu sa capitalisation atteindre 3 000 milliards de dollars après une progression de près de 170 %.
La réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a également joué un rôle clé. Sa politique économique axée sur la réduction des réglementations et des impôts a alimenté l’optimisme des investisseurs, notamment dans les petites capitalisations, avec un indice Russell 2000 atteignant des sommets historiques. Selon Ipek Ozkardeskaya, analyste principal chez Swissquote Bank, « les analystes de Wall Street ont passé l’année à relever leurs objectifs de prix » malgré des inquiétudes sur une possible correction.
Les cryptomonnaies en plein essor : le bitcoin franchit un cap symbolique.
2024 a également été une année faste pour les cryptomonnaies, emmenées par le bitcoin qui a atteint le seuil symbolique de 100 000 dollars. Cette envolée a profité à des entreprises engagées dans le secteur, comme MicroStrategy, dont les actions ont triplé en valeur. Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche a également stimulé les cryptomarchés, les investisseurs anticipant des politiques favorables à ce secteur.
Parallèlement, les autres cryptomonnaies comme Ethereum et Solana ont aussi connu des hausses significatives, confirmant l’intérêt croissant pour ces actifs numériques en tant que valeur refuge et opportunité d’investissement. Cependant, cette tendance reste marquée par une volatilité élevée, rappelant aux investisseurs les risques inhérents.
La baisse des taux d’intérêt : un moteur pour les marchés.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a marqué un tournant en 2024 en réduisant ses taux directeurs de près de 100 points de base. Cette politique accommodante, couplée à l’optimisme autour de l’essor de l’intelligence artificielle, a propulsé les indices américains vers de nouveaux sommets. La Banque centrale européenne (BCE) a suivi le mouvement, avec quatre baisses consécutives des taux, bien que les marchés européens soient restés en retrait, affectés par des turbulences politiques et une croissance atone.
En revanche, la hausse des rendements obligataires en fin d’année, notamment sur le Trésor américain à 10 ans (4,5 %), a pesé sur certaines valorisations boursières. Les analystes envisagent que cette dynamique pourrait limiter la marge de manœuvre de la Fed pour de nouvelles baisses de taux en 2025.
Une Europe à la traîne, une Chine en difficulté.
Alors que les États-Unis enchaînaient les records, l’Europe a vu ses marchés boursiers sous-performer, à l’image du CAC 40, pénalisé par l’incertitude politique. La dissolution de l’Assemblée nationale française en juin a marqué un point de bascule pour les marchés hexagonaux, entraînant une perte de confiance des investisseurs.
De son côté, la Chine a continué de faire face à des défis économiques majeurs. La consommation intérieure reste faible, et le secteur immobilier, autrefois pilier de la croissance chinoise, demeure en crise. Ces difficultés ont impacté les secteurs liés aux matières premières, entraînant une baisse de plus de 2 % des valeurs du secteur des matériaux au niveau mondial.
Perspectives pour 2025 : entre optimisme et prudence.
Alors que 2024 touche à sa fin, les investisseurs se tournent déjà vers 2025 avec des perspectives contrastées. Aux États-Unis, l’élan favorable porté par l’intelligence artificielle et les politiques économiques pro-entreprises de Donald Trump pourrait se poursuivre. Toutefois, les valorisations tendues et les incertitudes autour des politiques monétaires de la Fed appellent à la prudence.
En Europe, la stabilité politique et des réformes économiques pourraient redonner confiance aux marchés, bien que les défis structurels persistent. En Chine, les observateurs espèrent que des mesures de relance gouvernementales viendront soutenir une reprise plus solide. Par ailleurs, les cryptomonnaies continueront d’attirer l’attention, mais leur volatilité pourrait rendre l’année 2025 tout aussi imprévisible.
Seule certitude : les marchés mondiaux resteront soumis à des dynamiques complexes, où innovation technologique, géopolitique et stratégies monétaires joueront des rôles déterminants.
