Trade Republic, le néocourtier allemand, marque une étape décisive avec deux annonces majeures : un compte courant rémunéré à 3 % brut et un plan d’épargne en actions (PEA) sans frais. Ces nouveautés, dévoilées le 9 janvier 2025, visent à redéfinir les standards de l’épargne et de l’investissement en France, tout en s’ouvrant à un public plus large.
Un compte courant rémunéré à 3 % : une innovation majeure
Alors que les comptes courants en France sont traditionnellement non rémunérés, Trade Republic bouleverse les habitudes en introduisant un compte courant rémunéré à 3 % brut, sans conditions ni plafond. Grâce à un IBAN français, ce compte permet d’effectuer des virements, recevoir des salaires et autoriser des prélèvements, tout en rémunérant les liquidités déposées.
Les intérêts, calculés quotidiennement et versés mensuellement, sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %. Cette offre repose sur un modèle hybride de gestion des dépôts, combinant des placements directs à la Banque centrale européenne (BCE) et un fonds monétaire géré par BlackRock. « Nous voulons maximiser le rendement des liquidités de nos clients tout en garantissant leur disponibilité immédiate », explique Vincent Grard, directeur France de Trade Republic.
Cette solution surpasse les offres concurrentes, comme celle de Sumeria (ex-Lydia), qui impose des conditions strictes pour bénéficier d’un taux de 2 %. Sans frais ni plafond, l’offre de Trade Republic pourrait attirer une partie des 700 milliards d’euros actuellement immobilisés sur les comptes courants en France.
Un PEA sans frais pour démocratiser l’investissement
En parallèle, Trade Republic lance un plan d’épargne en actions (PEA) sans frais, destiné à démocratiser l’accès à l’investissement boursier en France. Ce produit phare, qui bénéficie d’avantages fiscaux tels que l’exonération d’impôt sur les plus-values après cinq ans de détention, offre une alternative compétitive aux solutions des banques traditionnelles et des courtiers en ligne.
Le PEA de Trade Republic permet d’accéder à plus de 150 ETF et 2 000 actions européennes, offrant aux investisseurs une diversification optimale. Les ordres programmés, clé de voûte de son modèle économique, sont gratuits, tandis que les ordres ponctuels sont facturés à seulement 1 euro. « Notre objectif est de rendre l’investissement accessible à tous, avec des produits simples et sans coûts cachés », souligne Vincent Grard.
Le développement de cette offre a nécessité trois ans de travail, notamment pour s’adapter aux spécificités réglementaires françaises. L’ouverture d’une succursale en France a été une étape cruciale pour proposer un IBAN local et répondre aux exigences du cadre fiscal du PEA. Bien que le produit ne permette pas encore d’investir dans des actions fractionnées, une évolution législative attendue d’ici 2025 pourrait lever cette limitation.
Une stratégie de localisation pour conquérir le marché français
Fort de ces deux nouvelles offres, Trade Republic renforce sa position sur le marché français, où il revendique déjà un million de clients. Ce chiffre représente une part significative de ses huit millions d’utilisateurs en Europe. En 2024, la fintech a doublé sa base de clients et gère désormais plus de 100 milliards d’euros d’actifs. Cette croissance fulgurante repose sur une stratégie de localisation, visant à adapter ses produits aux besoins spécifiques de chaque marché clé.
« L’introduction du compte courant rémunéré et du PEA en France est une preuve de notre engagement à répondre aux attentes locales », déclare Vincent Grard. En adaptant ses services à des marchés comme la France, l’Espagne et l’Italie, Trade Republic espère continuer à séduire de nouveaux épargnants et consolider sa place parmi les leaders européens des néocourtiers.
Un modèle attractif pour la nouvelle génération d’investisseurs
Trade Republic cible particulièrement les jeunes générations, souvent en quête de simplicité, de transparence et d’accessibilité. Grâce à une interface intuitive et à des frais quasi inexistants, la fintech facilite l’investissement régulier via des outils comme les plans programmés (DCA). Ces fonctionnalités permettent aux utilisateurs de constituer un patrimoine de manière progressive et disciplinée.
Une autre innovation majeure est l’option Saveback, qui réinvestit automatiquement 1 % des paiements effectués par carte bancaire dans des fonds d’investissement. Cette fonctionnalité incite les utilisateurs à épargner sans effort, tout en optimisant leurs dépenses du quotidien. « Nous souhaitons démocratiser les bonnes pratiques financières et aider chacun à investir pour son avenir », ajoute Vincent Grard.
Trade Republic, un acteur qui redéfinit le paysage bancaire
Avec ces nouvelles offres, Trade Republic ne se contente pas de moderniser l’investissement, mais s’impose également comme un acteur bancaire disruptif. En proposant un compte courant rémunéré et un PEA sans frais, la fintech remet en question les modèles traditionnels des banques françaises. Cette stratégie pourrait inciter les établissements financiers historiques à revoir leurs offres pour rester compétitifs.
Alors que l’épargne réglementée reste encore privilégiée en France, l’approche de Trade Republic – alliant souplesse, simplicité et rentabilité – pourrait séduire de nombreux épargnants désireux de faire fructifier leur argent. Avec une base solide d’un million de clients en France, la fintech semble bien partie pour transformer durablement le paysage bancaire et de l’investissement.
En conclusion, Trade Republic démontre une nouvelle fois sa capacité à innover pour répondre aux attentes des épargnants modernes. Ces initiatives, combinées à une stratégie de localisation ambitieuse, pourraient bien faire de la fintech un acteur incontournable de la finance en Europe.