En pleine expansion, le marché des robots compagnons redéfinit les interactions humaines grâce à l’intelligence artificielle. Qu’il s’agisse de soutien émotionnel, d’assistance médicale ou de compagnons domestiques, ces innovations technologiques répondent à des besoins sociétaux croissants, tout en soulevant des questions éthiques et économiques.
Des robots sociaux pour briser l’isolement
En Chine, où l’isolement social est une problématique croissante, des robots comme « BooBoo » apportent une réponse innovante. Développé par Hangzhou Genmoor Technology, ce compagnon interactif, vendu 1 400 yuans (186 euros), séduit par son apparence amicale et ses capacités d’interaction. Zhang Yachun, 19 ans, partage son expérience : « J’ai le sentiment d’avoir désormais quelqu’un avec qui partager des moments heureux. » Baptisé « Aluo » par sa propriétaire, le robot joue un rôle clé dans la gestion de son anxiété et dans la création d’un lien affectif simulé. Sans oublier le robot qui a fait le buzz pendant le CES 2025, le fameux robot Aria de Realbotix et son intelligence artificielle.
Selon un rapport de l’agence de conseil IMARC Group, le marché des robots sociaux pourrait atteindre 41,3 milliards d’euros d’ici 2033, soit une croissance spectaculaire. Ce phénomène est alimenté par des mutations sociales, telles que la politique de l’enfant unique en Chine, qui a accru la solitude chez certaines générations. Les robots sociaux deviennent ainsi des substituts émotionnels dans une société où les interactions humaines se raréfient.
Une révolution dans le secteur médical et domestique
Dans les hôpitaux, des robots comme « Mirokaï » démontrent leur utilité en réduisant le stress des patients et en épaulant les soignants. Utilisé dans des établissements français, ce robot interactif distrait les jeunes patients avant des interventions médicales. Une infirmière d’un hôpital lyonnais témoigne : « Ce petit robot a réussi à détourner l’attention d’un enfant stressé, me permettant de me concentrer sur mes gestes. » Ces innovations redéfinissent l’organisation hospitalière en améliorant à la fois le bien-être des patients et l’efficacité des soignants.
Dans les foyers, les robots compagnons s’imposent également comme des solutions pratiques et émotionnelles. Le chien-robot « Baby Alpha », développé par l’entreprise Weilan, est vendu 26 000 yuans (3 450 euros) et cible principalement les familles avec de jeunes enfants. Ce robot combine jeux ludiques et fonctions éducatives pour répondre aux besoins des ménages modernes. Pour les personnes âgées, des modèles comme « Tombot », un chiot robotisé, apportent réconfort et compagnie sans les contraintes liées à un animal vivant. Ces innovations, bien qu’artificielles, offrent un soutien émotionnel précieux.
Les défis éthiques et économiques des robots sociaux
Malgré leurs promesses, les robots compagnons suscitent des interrogations. Guo Zichen, père de famille, pointe une limite fondamentale : « La principale différence, c’est que les vrais chiens ont une âme. » Cette remarque met en lumière la difficulté pour ces machines d’égaler les interactions authentiques des êtres vivants. Par ailleurs, leur coût demeure un frein majeur. Si certains modèles comme BooBoo restent abordables, d’autres, comme les robots humanoïdes, affichent des prix prohibitifs atteignant plusieurs dizaines de milliers d’euros. Cette barrière financière limite l’accès à ces technologies pour un large public.
Un avenir entre opportunités et vigilance
Les géants de la technologie, tels qu’Elon Musk ou Samsung, continuent d’investir dans des robots de nouvelle génération. Au CES de Las Vegas, des modèles comme « Mirumi » et « Home AI » ont impressionné par leurs capacités d’apprentissage et leurs interactions naturelles. Ces avancées ouvrent des perspectives fascinantes dans de nombreux domaines, mais elles soulèvent aussi des enjeux cruciaux, comme la dépendance aux machines ou les risques liés à la protection des données personnelles.
Pour que ces robots s’intègrent harmonieusement dans nos vies, il est essentiel de les considérer comme des outils complémentaires et non comme des substituts des relations humaines. En équilibrant innovation technologique et respect des besoins émotionnels, ces compagnons artificiels pourraient révolutionner nos modes de vie tout en répondant aux défis de l’isolement social.
Les prochaines années seront déterminantes pour évaluer l’impact durable de ces technologies sur notre quotidien. Si les robots compagnons parviennent à s’adapter aux réalités économiques et aux attentes éthiques, ils pourraient bien devenir des piliers incontournables de nos sociétés modernes. Reste à voir si ces innovations sauront trouver leur juste place entre assistance technologique et respect des interactions humaines authentiques.
