DeepSeek, une application d’intelligence artificielle développée en Chine, suscite des inquiétudes croissantes à l’échelle mondiale. Bien que vantée pour ses performances supérieures à OpenAI à un coût réduit, l’application est critiquée pour ses pratiques de gestion des données, conduisant à son interdiction dans plusieurs régions du monde. Alors que les tensions s’intensifient, les implications pour la sécurité nationale et la protection des données sont de plus en plus préoccupantes.
L’ascension rapide et les controverses de DeepSeek
Depuis son lancement, DeepSeek a rapidement grimpé au sommet des classements des téléchargements d’applications, devenant la plus populaire aux États-Unis en quelques jours. Cependant, cette popularité s’accompagne de préoccupations majeures concernant l’origine et la destination des données utilisées par l’application. Contrairement à ce qui a été affirmé, DeepSeek ne se conforme pas pleinement aux normes de transparence des projets open-source, car les données d’entraînement et le code source complet ne sont pas entièrement divulgués.
Les autorités, telles que le régulateur italien de la protection des données, GPDP, ont exigé des réponses quant à la collecte et au stockage des données personnelles, en particulier suite à la découverte d’une base de données accessible au public contenant des informations sensibles. Ces inquiétudes ont conduit à l’interdiction de l’application sur les plateformes Google et Apple en Italie.
Réactions internationales et préoccupations de sécurité
Les inquiétudes autour de DeepSeek ne se limitent pas à l’Europe. Aux États-Unis, la Marine a banni l’application de ses appareils, suivie par d’autres agences gouvernementales telles que la NASA. Le gouverneur Abbott du Texas a exprimé sa détermination à protéger les infrastructures de l’État contre les menaces étrangères, citant spécifiquement des applications comme DeepSeek. Cette méfiance est renforcée par la législation en préparation par des sénateurs américains visant à restreindre l’utilisation de technologies développées en Chine.
Le phénomène DeepSeek a également suscité des mesures en Asie-Pacifique. Taiwan a banni l l’application de ses agences gouvernementales et a conseillé aux entreprises critiques de faire de même. L’Australie a emboîté le pas avec une interdiction début février 2025, suite aux préoccupations concernant les risques de sécurité nationale posés par l’application. Ces actions reflètent une tendance mondiale croissante de vigilance face aux technologies chinoises et leur potentiel impact sur la sécurité des données.
Conséquences économiques et législatives
Les répercussions économiques de l’ascension de DeepSeek ont été significatives, entraînant une volatilité sur les marchés boursiers, notamment pour des géants technologiques comme nVidia et Oracle. Ces entreprises ont vu leurs actions chuter alors que les investisseurs s’inquiétaient de la concurrence accrue dans le domaine de l’IA. Parallèlement, OpenAI a accusé DeepSeek d’avoir utilisé son modèle ChatGPT pour entraîner son chatbot, ajoutant une couche de complexité juridique à la controverse.
Aux États-Unis, un projet de loi proposé par le sénateur Josh Hawley prévoit des amendes sévères pour l’utilisation de produits d’IA développés en Chine, avec des sanctions allant jusqu’à 100 millions d’euros pour les entreprises en infraction. Ce cadre législatif vise à protéger les intérêts nationaux tout en adressant les enjeux de souveraineté numérique. Le débat autour de ces législations met en lumière la nécessité de trouver un équilibre entre innovation technologique et sécurité nationale.
Face à ces défis, la communauté internationale continue de se mobiliser pour garantir que les avancées technologiques ne compromettent pas la sécurité et la confidentialité des données. Alors que de plus en plus de pays examinent ou imposent des restrictions sur DeepSeek, l’avenir de l’application reste incertain, illustrant les complexités d’un monde de plus en plus interconnecté.